Un kiosque à musique de style art déco

Il est souvent utile dans nos réalisations de trouver des thèmes qui amènent de l’animation à nos scènes. Aujourd’hui, une scène avec des musiciens. Cet article propose la fabrication d’un petit écrin les mettant en valeur : un petit kiosque à musique d’inspiration art déco. Enfin, disons que le style oscille entre l’art déco des années 30 et le style plus massif des années 50 ! Comme toujours, les éléments de l’article sont présentés à titre indicatif et sans contraintes : votre interprétation sera tout aussi légitime.

Le principal intérêt de l’article réside dans l’emploi d’un cutter monté sur un compas (à ne pas confondre avec un cutter rotatif dont la lame tourne). Ce n’est pas un outil d’un usage fréquent mais il sera très utile pour réaliser ce modèle. En effet, les kiosques à musique sont souvent de forme circulaire. Mais si vous ne souhaitez pas investir dans un tel outil (notez néanmoins que l’investissement dans un tel cutter représentera une somme moins importante que l’achat d’une maquette de kiosque à musique), il vous faudra utiliser des formes rondes (verres ou autres) autour desquelles vous découperez au cutter. 

Niveau de difficulté : débutant

Matériel nécessaire : feuille de styrène (1 mm ou 1.5 mm), profilés plastiques en styrène (ou briquets usagés), peintures pour maquettes, colle à maquette, pastels secs

Matériel optionnel : feuille de décor pour le sol

Outillage nécessaire : cutter monté sur compas (recommandé) ou cutter, limes, pinceaux

Première étape : préparer les éléments de la structure

Pour faire simple, on peut distinguer 4 éléments de structure principaux  :

  • la toiture (6 cms pour le diamètre le plus grand),
  • les piliers (4 cms de hauteur),
  • la base du kiosque (6 cms pour le diamètre le plus grand),  
  • et enfin, le sol sur lequel repose le kiosque (8,5 cms).

La toiture

 Le modèle original comportait un dôme et cette réalisation garde un goût d’inachevé. Il s’agit davantage d’une évocation.

Ceci étant, elle est constituée de plusieurs couches de feuilles de styrène découpées en forme de rond. Le nombre de couches est un peu à votre choix (la forme est peut être un peu lourde).

Les instruments à cordes (contrebasse, violons, guitare) ont été fabriqués de toutes pièces à partir de profilés en styrène. Certaines figurines ont aussi été adaptées pour ressembler à des musiciens.

Voilà le cutter avec lequel le styrène va être coupé. De conception assez simple, la pointe du compas est montée sur une pièce mobile qui permet d’ajuster le rayon de coupe. C’est néanmoins un outil très fiable et qui réalise des coupes nettes.

L’usage de ce type de cutter est semblable au cutter habituel. Assurez-vous au préalable d’avoir pris la bonne mesure et que la pièce mobile supportant la lame est parfaitement bloquée. Il suffit d’entailler le plastique (n’hésitez pas à passer doucement plusieurs fois sur le trait de coupe) et de le sectionner fermement.

Une fois que vous maitrisez le bon geste, vous pouvez débiter vos cercles.

Les piliers

Ils mesurent 4 centimètres.

Deux solutions sont suggérées. Une première solution avec des tubes de styrène, une deuxième solution avec des pièces récupérées sur des briquets usagés.

Pour la première solution, vous pouvez utilisertrois profilés de styrène différents. Il s’agit de tubes qui s’emboitent les uns dans les autres. C’est très pratique mais bien entendu, cela oblige à acheter trois sachets de profilés. Au prix de chaque sachet, cela peut amener à réfléchir.

Diamètres des tubes à titre indicatif. Pour la longueur de chaque section, faites selon vos envies. L’important est que cela vous convienne. Vous pouvez aussi vous inspirer d’un kiosque existant.

Le recours à un massicot comme ici facilite la coupe. Pour obtenir une coupe nette, entamer votre section de profilé en faisant tourner le profilé sous la lame et augmenter la pression peu à peu. 

La deuxième solution fait appel à des briquets de récupération.

Voilà ci-contre ce qu’il est possible d’en faire une fois assemblées, avec le pilier en profilé styrène à côté.

En les démontant, vous trouverez ce type de pièces (d’autres réalisations ici).

La mise en peinture semble de nature à convaincre les plus réfractaires. Avouez que ces pièces permettent de constituer des piliers tout à fait vraisemblables à moindre coût. Il est même plus élégant que le pilier en styrène ! La texture de la mèche est un peu poreuse et nécessite de passer plusieurs couches de peinture (peut-être une sous-couche aurait-elle été utile) mais à part cela, aucune difficulté de construction. Et souvenez-vous : la solution est gratuite !

La base du kiosque

Ces bases sont souvent surélevées et on y accède ainsi par un escalier. Ci-contre un petit schéma indicatif à main levée de ma réalisation. Libre à vous de l’adapter à votre guise, notamment pour l’escalier. 

Un petit rebord a aussi été fabriqué entre les piliers. 

Vous pouvez utiliser à cet effet des débits de vos diverses coupes rondes (des chutes et des ratés aussi…) et masquer les éventuelles  jointures avec une petite feuille de styrène fine. Ils seront coupés à la bonne dimension lors de l’assemblage final.

Le sol

 Certains galets sont peut-être un peu gros mais il faudra nous en contenter. 

Le sol a été représenté  avec des galets insérés dans un béton un peu comme ci-dessous. Pas très sûr que ces sols aient été réalisés au milieu du XXème siècle mais cela change un peu et cela s’accorde bien avec le style du kiosque. 

Compte tenu du thermoformage, la découpe n’est pas très facile au compas cutter. Procédez doucement et petit à petit et vous y arriverez. Une fois découpée, vous pouvez coller la feuille de décor (elle est très fine) sur un support. Vous pouvez utiliser à cet effet des cartes de fidélité de récupération comme ici.

Une autre astuce pour finir proprement le sol, comme le montre la photo ci-contre. Ces rebords que l’on trouve aussi sur les bords de trottoirs apportent une touche de réalisme à mon sens indispensable.

Il vous suffit ensuite par la suite de coller progressivement votre bande en lui donnant peu à peu la forme arrondie. Prenez votre temps, allez-y doucement cm par cm et attendez que la colle soit parfaitement sèche pour continuer. Vous pouvez faire d’autres travaux pendant ce temps là. Cette solution donne un résultat convenable mais vous en trouverez sûrement d’autres !

Vous pouvez utiliser une feuille de styrène striée et la débiter en largeur de 1.5 mm. Si vous ne disposez pas de telles feuilles, il est tout à fait envisageable de graver une feuille de styrène vierge et de la découper par la suite. Ce sera moins coûteux mais un peu plus long.

Les sols sont un des éléments du modélisme particulièrement durs à reproduire. Notamment si l’on veut tendre à une reproduction réaliste. Les routes et les trottoirs par exemple sont souvent d’un gris uniforme peu convaincant alors que dans la réalité, ces sols présentent une variété de couleurs importante. C’est probablement dû à l’importance du travail à réaliser, souvent sur de grandes surfaces. On peut s’étonner que l’on prenne à juste titre beaucoup de temps pour la réalisation des ballasts ferroviaires par exemple et moins pour les routes.

Ci-contre, quelques exemples de plaques du commerce pouvant servir à faire des sols, mais il en existe beaucoup d’autres. Diverses  techniques alternatives existent sur lesquelles je reviendrai dans d’autres articles.

Deuxième étape : ajustage et assemblage de l'ensemble

Assurez-vous néanmoins des quelques points suivants :

  • vérifiez bien à blanc le montage avant collage ;
  • servez vous de serre-joints pour maintenir les différentes pièces entre elles et attendez que la colle soit bien sèche pour poursuivre ;
  • assurez vous de la planéité de vos bases et hauts de piliers et collez les bien droits (évitez un angle dans le style de la tour de Pise !) ;
  • mastiquez bien les éventuelles imperfections et manques avec du mastic plastique liquide que vous poncerez soigneusement une fois sec. Recommencez autant de fois que nécessaire.

Le mastic plastique est absolument nécessaire et d’un usage fréquent. il est employé pour boucher des manques, des joints imparfaits, d’éventuelles petites fissures. Il en existe de différentes consistances, plus ou moins épaisses ou liquides. Plus le manque sera important, plus le mastic plastique devra être épais. Il y a souvent du retrait en séchant ce qui oblige à faire plusieurs passes. Entre chacune, n’oubliez pas de poncer le surplus avec du papier de verre fin. 

Troisième et dernière étape : peinture et patine

Le kiosque a été entièrement peint en gris béton (un peu trop foncé peut-être).

Pour le sol, je vous recommande de mettre un peu de variétés en peignant avec quelques couleurs différentes les galets et les pierres du rebord. Ce n’est pas très apparent avec la patine mais cela améliore le réalisme. C’est un conseil si vous souhaitez patiner vos surfaces : exagérer un peu les contrastes de couleurs, la patine viendra lier le tout.

Sur la photo ci-contre, deux propositions pour peindre les galets. Seules la couleur des fonds est différente. Cela peut vous donner des idées pour vos propres réalisations. N’hésitez pas à faire des essais.

Eléments de conclusion

Une petite réalisation sans prétention à coût limité et que vous pouvez interpréter comme vous le souhaitez. Un kiosque à musique viendra mettre en valeur un parc ou une place de ville. Quelques spectateurs assis qui écoutent et vous obtiendrez une jolie scène. Merci de votre lecture, laissez-nous un commentaire si le cœur vous en dit et à bientôt !

Laisser un commentaire