Les clubs de modélisme ferroviaire et leur empreinte numérique – 2ème partie : une étude qualitative

Dans la 1ère partie de cette étude, nous avions réalisé une synthèse de l’annuaire des clubs de modélisme ferroviaire. Synthèse essentiellement quantitative indiquant le nombre de clubs et leur couverture numérique, leur localisation et proposant une tendance en matière de nombre de modélistes participant à un club. Nous indiquions dans notre conclusion que les informations contenues au sein de nombreux sites internet de ces clubs méritaient d’être capitalisées. C’est ce à quoi nous nous sommes attachées dans cette deuxième étude. 

Il faut la considérer avec toutes les limites de la première. Les informations présentes sur ces sites sont déclaratives et en outre, nous ne pouvons utiliser que les informations présentes. Les chiffres et éventuelles conclusions proposées dans cette nouvelle étude constituent donc davantage des tendances que des vérités gravées dans le marbre !

Les données de base peuvent être légèrement différentes de la première étude sans en changer fondamentalement les conclusions. Ainsi, nous avions alors une base de 286 clubs, qui a été remise à jour depuis (nous en profitons pour remercier les clubs qui se sont signalés à nous), et notre base en compte à présent 294. Nous remettons cette base à jour 3 à 4 fois par an et ainsi elle est en constante évolution.

Cette base est toujours construite de la même façon  –  traces numériques plus ou moins fortes sur la toile – et comporte donc toujours les mêmes limites : un club peut très bien exister sans être présent sur la toile et en revanche, ne plus exister et y être toujours présent.

Un point de vigilance à destination des clubs. À l’occasion de cette nouvelle étude, nous avons été surpris de constater qu’entre 20 et 30 liens n’étaient plus opérants alors que notre précédent travail datait seulement du printemps de l’année dernière. Pour la plupart des cas, il s’agit de migrations de sites qui n’ont pas fait l’objet de redirections. 

Cela nous rend d’ailleurs très modeste quant à notre capacité à tenir cette base à jour dès lors que 5 à 10 % des liens ne fonctionnent plus au bout d’un an…

Les critères et l'échantillon retenus

Les critères investigués

L’ambition de cette deuxième étude consistait à qualifier davantage l’activité des clubs de modélisme ferroviaire en France, au delà de la première étude, essentiellement quantitative. Nous avions de grandes ambitions au départ, que nous avons peu à peu revues à la baisse. En effet, notre grille initiale comportait trop de critères. Par exemple, nous pensions utile de recenser les technologies mises en pratique dans les clubs : impression 3D, CNC, gravure chimique, découpe laser, technologie Arduino par exemple. Mais trop peu de clubs indiquent ces informations sur leurs sites pour en tirer des tendances plus générales sur l’activité de l’ensemble des clubs. Nous avons donc fait le choix de limiter les critères de telle sorte d’avoir un échantillon suffisamment représentatif, de nature à donner une image générale de l’activité des clubs de modélisme ferroviaire.

Ainsi, voilà les critères qui ont pu être investigués :

  • les échelles pratiquées,
  • le nombre de réseaux,
  • les réseaux destinés aux expositions,
  • l’activité en faveur des jeunes.

De 294 clubs identifiés à 130 finalement analysés

Il y a bien entendu de la perte en ligne, 164 clubs ne fournissent pas suffisamment d’informations sur les critères que nous avons listés. Pour des raisons diverses :

  • une quarantaine de clubs n’ont ni site internet ni compte Facebook. Leur trace numérique se limite souvent à une citation sur un site communal, sur le site d’une association multi-activités ou dans un article de la presse locale ;
  •  une cinquantaine de clubs n’ont pas de site internet et ne communiquent qu’au travers de leur compte Facebook. Il s’agit souvent d’annonces d’expositions ou de bourses, parfois de quelques photos de réseaux ou de l’activité des membres. Les informations ne sont pas suffisamment constituées pour pouvoir les exploiter ;
  • enfin, une soixantaine de clubs ont un site internet qu’il n’est pas possible d’exploiter. Soit parce qu’il s’agit d’un site vitrine d’une ou deux pages avec des informations réduites (adresse, horaires, contact), soit parce que le site tout en étant un peu plus étoffé ne comporte pas les informations recherchées.

Il ne faut aucunement voir dans ce constat des critiques sur l’activité des clubs qui font énormément avec très peu de moyens et de très nombreuses contraintes (problèmes de place, de locaux, de fonds disponibles). C’était d’ailleurs un des points de la conclusion de notre première étude.

Surtout, nous avons un échantillon très robuste de 130 clubs (soit 44 % du total des clubs recensés) pour lesquels un peignage fin des critères indiqués a été effectué. Dorénavant, sauf mention contraire, nos chiffres seront donnés en pourcentage, le 100% représentant ces 130 clubs.

Les échelles pratiquées

La répartition selon les échelles

Voilà le graphique représentant la présence de réseaux aux échelles indiquées dans les 130 clubs. Insistons sur un point, présence des échelles signifie présence d’un réseau à l’échelle ou a minima d’un module dans le club (nous précisons encore plus avant ce point dans le paragraphe consacré  à la comptabilisation des réseaux). C’est à dire d’une surface construite par un ou des modélistes sur laquelle un ou des trains miniatures peuvent circuler.

Echelle HO 98%
Echelle N 41%
HOe 13%
O 12%
HOm 11%
Z 8%

Non représentées dans le graphique, les échelles G et I cumulées sont présentes à hauteur de 4 %. D’autres échelles et/ou écartements sont présents mais de façon marginale (Oe, Om, 1/20, etc.). Pas de trace de réseaux à l’échelle TT. Enfin, pour être totalement exhaustif, des réseaux au système 3 rails sont présents dans 7 % des clubs.

Quelques éléments d'analyse

Ce n’est pas une surprise, il faut noter l’omniprésence de l’échelle HO. Les clubs où l’échelle HO n’est pas présente sont des clubs pratiquant uniquement la vapeur vive. L’échelle O est peut être moins présente que ce qui nous aurions pu croire avant la réalisation de cette analyse. Il est possible que les problèmes de locaux et de place obèrent l’opportunité de développer (voire de garder malheureusement…) des réseaux à cette échelle. Enfin le N est bien présent, échelle qui peut permettre une réponse au manque de place.

La pratique des échelles au sein des clubs

Clubs pratiquant une échelle 45.4%
Clubs pratiquant deux échelles 30%
Trois échelles et plus 24.6%

Notre recensement a aussi permis d’extraire ces données : le nombre d’échelles pratiquées au sein des clubs. Si la pratique d’une seule échelle est le cas majoritaire (46 %),  30 % des clubs pratiquent deux échelles et près de 25 % trois échelles ou davantage. Il y a possiblement au moins un biais à ce résultat. Nous avons comptabilisé les échelles disposant de réseaux et déclarés comme tels. Il se peut que certains réseaux ne soient plus très actifs même si cela ne nous a pas semblé le cas le plus fréquent.

27 % des clubs ont une activité spécifique en faveur des jeunes

Peut-être une des raisons principales pour laquelle nous voulions conduire cette étude complémentaire. Nombre d’avis sont prononcés sur la désaffection des jeunes générations vis à vis du modélisme ferroviaire – désaffection bien réelle – mais le constat mérite d’être approfondi. Nous avions en effet été un peu amusé par un commentaire quelque peu définitif sur un de nos articles précédents relatif à l’attitude des enfants : « ils ont le nez rivé sur leurs téléphones. Construire un réseau ne les intéresse plus. » C’est probablement vrai pour une large majorité d’entre eux (ce commentaire vaut d’ailleurs davantage pour les adolescents que pour les enfants) mais un tel avis ouvre peu d’espace pour les autres qui voudraient s’y intéresser. 

Nous avons donc eu envie d’essayer de contribuer au traitement de ce sujet de façon beaucoup moins péremptoire et beaucoup plus objective en regardant ce que les clubs faisaient à destination des jeunes générations. Nous avons donc cherché à savoir quel pourcentage de clubs avait une action spécifique et clairement identifiée en faveur des jeunes.

27 % de notre échantillon indique une activité en faveur des jeunes, qui peut prendre plusieurs aspects : réalisation de modules juniors, réalisation d’un réseau au sein du club permettant de découvrir le modélisme ferroviaire, présentation d’un réseau dédié aux jeunes lors d’expositions, actions dans des écoles, etc. Que l’on s’entende bien sur ce résultat : il ne signifie pas que 27 % des membres de clubs sont des jeunes ou que 27 % des modules sont des modules juniors, loin de là. Il signifie entre autres que 27 % des clubs ont suffisamment de raison de penser qu’une action en faveur des jeunes est utile. C’est beaucoup plus que ce que nous pensions au début de cette étude même si nous pensons que ces actions sont perfectibles. Nous reviendrons sur ce point dans les quelques préconisations que cette étude nous a conduit à proposer.

Les réseaux fixes et les réseaux mobiles

Autre point que nous avons voulu investiguer : la mobilité des réseaux. Un réseau mobile est un réseau qui peut voyager et s’exposer, le modélisme ferroviaire s’ouvrant alors sur le monde extérieur. 

Clubs disposant d'au moins un réseau d'exposition 78.5%

Dans leur grande majorité, près de 4 sur 5, les clubs disposent d’un réseau d’exposition. Précisons un point, il ne s’agit pas obligatoirement de modules normés et ces réseaux d’exposition peuvent prendre différentes formes. Peu importe au fond puisqu’ils peuvent voyager et être exposés.

21.5 % des clubs ne disposent donc pas de réseaux pouvant être exposés. Nous formulons l’hypothèse suivante : il peut s’agir de clubs historiques, dont les réseaux ont été conçus « à l’ancienne » sans modularité, et qui ne disposent pas de la place nécessaire (peut être des ressources aussi…) pour construire un réseau d’exposition. En effet, la volonté des clubs de présenter leurs travaux lors d’expositions transparait dans les communications des sites internet ou des comptes Facebook mais transparaissent aussi des difficultés diverses et variées… 

Un patrimoine de plus de 1000 réseaux détenus par les clubs de modélisme en France !

Dernier point de l’étude et pas des moindres : le nombre de réseaux détenus par les clubs.

Il est apparu assez vite que la notion de réseau était à présent une notion assez diffuse, notamment du fait de la conception modulaire d’un grand nombre d’entre eux. Nous avons donc décidé de comptabiliser toute surface autonome permettant de faire circuler des trains ! Cela peut donc aller d’un seul module doté d’un coulisse et/ou d’une boucle de retournement à un immense réseau fixe de plusieurs centaines de mètres de rails. Chacun de ces deux exemples valant pour un réseau. C’est un peu tiré par les cheveux mais nous avons respecté autant que peut se faire la façon dont les clubs présentent leurs travaux.  Si un club présente un projet doté de plusieurs modules comme un seul réseau, nous l’avons comptabilisé comme tel, à savoir, un réseau. Mais si un club possède plusieurs modules, chacun présentant un thème différent et prévu pour être présenté de façon autonome, alors nous avons comptabilisé chacun de ces modules comme un réseau. Les réseaux de démonstration pour les expositions ou de découverte à destination des jeunes – même s’ils n’étaient pas particulièrement décorés – ont aussi été comptabilisés de la même façon que nous avons aussi compté les réseaux en construction. Chacun pourra trouver à redire. Ce n’est pas très essentiel. Nous avons avant tout cherché à donner une tendance générale.

Après toutes ces précautions liminaires, à quels résultats arrivons nous ?

Notre échantillon de 130 clubs possède 464 réseaux (soit de l’ordre de 3.5 réseaux en moyenne par club). Si nous appliquons cette moyenne aux 294 clubs répertoriés, nous arrivons à un total de plus de 1000 réseaux présents dans les clubs en France !

En démarrant l’étude, nous n’avions aucune idée du résultat que nous pouvions atteindre.  Ce n’était d’ailleurs pas l’objectif de départ de l’étude mais il est apparu lors de notre inventaire que nous pouvions faire cette comptabilité. Est-ce beaucoup ou pas ? Difficile à dire et ce n’est pas l’essentiel. En revanche, il s’agit d’un sacré patrimoine ! Parfois issu de plusieurs décennies de travaux réguliers effectués par plusieurs générations de modélistes. Mais patrimoine potentiellement en danger notamment du fait des problèmes de locaux et de ressources… 

Quelques pistes d'amélioration

Nous avons la conviction que le modélisme ferroviaire n’est pas moribond et l’examen attentif de l’ensemble de ces sites montre que de nombreux clubs ont adopté une stratégie moderne et dynamique, tournée vers le présent et l’avenir.

Les quelques lignes qui suivent sont avant tout un recueil des bonnes pratiques observées sur les sites, qui nous ont semblé de nature à séduire un large public, au delà des seuls modélistes ferroviaires déjà pratiquants.

Mieux définir la cible des sites internet et des comptes Facebook

Un point nous semble devoir être questionné d’emblée : quelle est la destination, quelle est la cible des sites internet et des comptes Facebook des clubs ? Une forme d’ambiguïté subsiste dans le conception de nombreux sites entre un objectif interne et un objectif externe au club. Autrement dit, les informations contenues dans le site sont-elles à seule destination des membres du club ou bien aussi à destination du grand public ? 

Or, beaucoup de sites sont conçus à la seule destination des membres du club et ne présentent guère d’informations de nature à séduire d’éventuels nouveaux membres. C’est caricatural mais il existe des sites où le premier article de la page d’accueil est une rubrique nécrologique… Nous sommes les premiers à revendiquer la mise en valeur du formidable patrimoine détenu par l’ensemble des clubs mais une rubrique nécrologique est-elle du meilleur effet si l’on veut intéresser au modélisme ferroviaire ? Beaucoup de sites mettent aussi en première page l’histoire du club ou de ses membres – c’est bien entendu absolument nécessaire – mais est-ce indiqué d’en faire la première accroche du site ?

Autrement dit, il y aurait probablement un intérêt à ne pas seulement mettre en avant le passé, mais aussi le présent et l’avenir du club. Il y aurait probablement aussi un intérêt à se poser la question de savoir ce qui peut intéresser un potentiel adhérent : ce qu’il pourra y trouver, les technologies disponibles, les compétences recherchées, les projets et cibles de l’année (amélioration de tel ou tel point d’un réseau ou module(s) à finir pour la participation à une exposition par exemples), etc. 

Pour conclure ce point très partiellement, nous pourrions faire remarquer que tous ces sites internet, d’un club à l’autre, présentent une grande disparité de contenus. On trouve des sites internet très modernes et dynamiques, dont la communication est à la fois centrée sur le modélisme ferroviaire et sur l’utilisation des nouvelles technologies (impression 3D, découpe laser, technologies ARDUINO ou assimilées, etc.). Il est assez probable de trouver aussi dans cette première catégorie des clubs utilisant des vecteurs encore plus récents de communication : YouTube ou Instagram par exemple. D’autres sites internet en revanche, présentent un contenu beaucoup plus traditionnel et avant tout consacré à la communication pour les seuls membres. 

Rendre l'action en faveur des jeunes encore plus lisible

Cette action est rarement un point central de l’action et de la communication des sites internet. Si nous indiquions que 27% des clubs avaient une action spécifique en faveur des jeunes, il faut parfois beaucoup fouiller dans les sites pour trouver ces informations. 

Les jeunes, c’est d’ailleurs une formulation trop vaste et imprécise. Il faut probablement distinguer ce qui relève de l’action vers les enfants de ce qui relèverait de l’action vers les adolescents.

Pour les enfants, des actions de découverte avec des modules ou réseaux sur lesquels ils peuvent agir eux-mêmes sont probablement les plus indiquées. À cet âge là, on a encore les yeux qui brillent devant un beau réseau et quelques belles maquettes. Pas besoin d’un réseau modèle digitalisé (d’ailleurs, combien de modélistes offrent la possibilité de manœuvrer leurs consoles digitales en exposition ?) mais quelque chose de plus immédiat et accessible. À cet âge là, on peut aussi être intéressé par l’action de toucher, de faire et de construire : apprentissage de la carte plastique, du carton plume, du plâtre, de toutes techniques permettant de réaliser des décors et des maquettes.

Pour les adolescents, il est bien évident que le challenge est beaucoup plus difficile. Il s’agit d’adolescents du 21ème siècle, connectés et rivés sur les réseaux sociaux. Il faut probablement partir de ce constat. Le point d’entrée du train modèle n’est peut-être plus le seul point d’entrée à favoriser pour séduire ces générations et l’entrée par les nouvelles technologies est probablement aussi à creuser. Apprentissage de l’impression 3D ou de la découpe laser, programmations digitales, contributions, voire animations des sites internet, des comptes Instagram et des chaines YouTube des clubs, etc. sont autant de sujets qui peuvent séduire des adolescents potentiels modélistes hésitant entre leur smartphone, leur console de jeux et le modélisme ferroviaire. 

Bien entendu, tout cela nécessite des capacités d’encadrement que de moins en moins de clubs possèdent. C’est très facile à écrire et plus difficile à faire. Néanmoins, certains clubs y parviennent… Et pour revenir aux sites internet, il faut probablement prévoir une page et une communication spécialement dédiées à cette cible particulière des jeunes si l’on veut en séduire quelques-uns.

S'appuyer sur les nouvelles technologies

Nous précisons un point déjà évoqué dans le paragraphe précédent ou dans cet autre article car il s’adresse probablement à l’ensemble des modélistes ferroviaires potentiels et non pas seulement à la seule destination des jeunes.

Depuis l’arrivée des technologies digitales dans notre loisir au début des années 80, les nouvelles technologies n’ont cessé de progresser et de s’implanter, même si l’on peut très bien faire du modélisme ferroviaire sans elles. En complément à l’implantation de ces nouvelles technologies, on assiste ces quinze dernières années a deux autres mouvements de fond :

  • la démocratisation de techniques de fabrication diverses et variées (impression 3D, découpe laser, etc) et de technologies à base de micro-contrôleurs (Arduino ou assimilées) ;
  • le développement des réseaux sociaux : hier blogs et forums, aujourd’hui Instagram et YouTube en attendant les prochaines évolutions…

Nous faisons l’hypothèse d’un mouvement de fond qui va perdurer et modifier en profondeur à la fois la pratique et la visibilité du modélisme ferroviaire. Mais surtout, nous pensons que ces évolutions peuvent permettre de rallier de nouveaux adeptes, séduits par les apports croisés entre le modélisme ferroviaire et ces nouvelles technologies. Enfin, nous pensons que ces nouveaux moyens peuvent constituer des vecteurs puissants de communication, y compris sur les sites internet des clubs. D’ailleurs, quelques clubs en ont fait des points centraux de leur message.

Eléments de conclusion

Cette synthèse, fruit d’un travail de plusieurs semaines, offre une vision factuelle de la situation du modélisme ferroviaire au sein des clubs français. Elle dresse un panorama complémentaire à  la première étude quantitative parue l’année dernière. Ces deux études basées sur un peignage systématique du contenu des sites internet permettent de dresser un constat objectif de la situation du modélisme ferroviaire en France, tout au moins en clubs. 

Beaucoup d’éléments ont déjà été soulignés au travers de ces deux études. Nous voudrions tout d’abord insister sur deux points :

  • la vitalité de nombre de clubs (il s’en crée encore d’ailleurs tous les ans) montre qu’il y a une alternative à cette vieille antienne consistant à évoquer constamment la décroissance de la pratique du modélisme ferroviaire et du modélisme en général (Gérard Huet évoquait déjà cela dans son éditorial du numéro 17 des cahiers du modélisme en 1996, il y  a près de 30 ans…). Cette décroissance est certes massive mais la vraie question consiste à savoir comment mieux intéresser aujourd’hui les quelques modélistes ferroviaires potentiels. Sur l’état du modélisme ferroviaire en France d’ailleurs, le formidable succès répété tous les 3 ans de la Fête des trains à Meursault par exemple, avec nombre d’autres expositions, prouve qu’une manifestation de modélisme ferroviaire bien promue et bien organisée trouve sans difficulté un nombreux public au delà des seuls spécialistes ;
  •  l’activité des clubs est très diversifiée (on trouve même des réseaux en 3 rails…) et régulièrement éloignée d’un modélisme ferroviaire élitiste et pointilleux, entre autres porté par les compteurs de rivets. Le cycle que nous pensons vertueux du train jouet, puis du réseau un peu plus élaboré pour finir par des réseaux et modules aux détails réalistes a été quelque peu rompu ces dernières décennies ; certes à la fois du fait de la décroissance des pratiquants mais aussi par une certaine tendance à ne valoriser que le modélisme pointu. L’examen de la situation au sein des clubs montre une situation beaucoup plus tolérante et diverse.

Nous voudrions aussi formuler à nouveau – parmi d’autres –  les quelques axes de préconisation sur lesquels il nous semble utile de réfléchir : développer une communication à destination du grand public et pas seulement à destination des seuls membres de clubs ou développer des actions spécifiques à l’intention des jeunes basées sur les nouvelles technologies par exemple.

Nous voudrions enfin insister sur ce que nous considérons comme un formidable patrimoine possédé par les clubs. Mais au travers de quelques annonces de ventes ou même de destruction de réseaux faute de temps, de place et d’entretien, nous nous demandons si ce patrimoine ne mériterait pas d’être à la fois mieux recensé et protégé. Des réseaux disparaissent, d’autres sont en danger, d’autres encore doivent déménager… Autant de situations qui laissent craindre la perte d’un patrimoine longuement et savamment construit. N’y aurait-il rien de mieux à faire ? Le classement aux titres des monuments historiques semble illusoire mais la constitution de banques de données photographiques ou vidéos organisées, centralisées et facilement accessibles ne serait-elle pas utile pour préserver cette mémoire et ce patrimoine ? On pourrait aussi rêver à un musée français du modélisme ferroviaire regroupant des réalisations remarquables que des clubs voire des particuliers ne seraient plus en situation de conserver…

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